« Big Boy Mak », le coup de pied retourné de Makala dans le rap français
Phrasé versatile, sonorités futuristes et clip vintage ; sans aucun doute l’un des meilleurs titres du plus méchant des rappeurs.
Makala, ceinture noire du hip-hop
Au sein de la scène francophone, peu de combattants peuvent se targuer de posséder un profil similaire à celui de Makala. Il faut dire que depuis ses débuts sur le ring il y’a plus d’une décennie, le genevois s’est progressivement mué en outsider ; jamais dans la tendance, mais toujours dans la bonne direction. De 2013 à 2017, ce dernier enchaîne les projets avec rigueur. Ainsi, l’EP « La Clef » est rapidement suivi par l’opus « Varaignée » en deux parties, jusqu’au point d’orgue « Gun Love Fiction » disque collaboratif en compagnie de Varnish la Piscine. Fort de ces accomplissements, le mc planche alors sur un premier album studio. Longtemps espéré par une fanbase grandissante, le skeud se dévoile via « Big Boy Mak », banger auditif et visuel paru le 21 avril 2019.
« XTRM Tarantino, XTRM, on n’est pas gentils nous »
« Les oreilles étaient d’une grande utilité pour apprécier tous ces programmes et toutes ces stars » prévient le bandeau d’introduction. Ouvrez vos esgourdes donc, lorsque vers 24 secondes, une voix féminine annonce la date du solstice d’été 2019 (et donc de l’album) au détour d’une phrase anodine, vous l’avez ? Un easter egg pour la fête de Paques en somme. Passé cette révélation, le clip coréalisé avec Scotty Simper multiplie les références cinématographiques. On pense notamment à « Game of Death » film culte de Bruce Lee, Makala citant régulièrement l’artiste martial hongkongais comme influence majeure. Niveau purement esthétique, la vidéo fait écho aux films de Blaxploitation des seventies, une ambiance qui colle parfaitement à la dynamique du titre. Aussi avant-gardiste que radical, le bien nommé « Radio Suicide » paraît deux mois plus tard dans les bacs, pierre angulaire du savoir-faire de Makala et assurément, no skip album.
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