EVA, la mue d’une queen

Le Flow : EVA, la mue d’une queen

Elle a mis sa robe Dior, ses Bottega Veneta. Depuis mai dernier, EVA est de retour avec son nouvel album Page Blanche, laissant derrière elle la « queen » qui a fait son nom mais pas l’attitude qui va avec. Après deux ans de silence, elle semble ouvrir un nouveau chapitre de sa vie de femme et d’artiste, s’émancipant des stigmates qui collent trop souvent à la peau des chanteuses de R’n’B. Et ça lui va bien. Portrait d’une reine à qui le poids de la couronne ne fait plus peur.

La famille d’Eva, une famille de musicien

Eva Garnier est née le 12 mars 2001 à Nice, dans une famille où la musique est légion. Son grand-père était le percussionniste de Georges Moustaki, sa grand-mère productrice de concerts au Royaume-Uni et sa mère, ancienne enfant-star, a partagé la scène avec Céline Dion dans les années 80. Eva, elle, a le chant dans la peau et joue du piano depuis ses 5 ans. Enfant, son truc c’est le jazz, ado c’est le R’n’B, Rihanna en tête. C’est à cette période, sur une plage de Cannes, où elle vit avec sa famille, qu’Eva va être remarquée par un producteur et sortir son premier morceau, Mood. Quelques mois avant sa majorité, Eva Garnier se change en Eva Queen et devient rapidement une vedette.

Le Flow : EVA, la mue d’une queen

Eva Queen : La comète du succès

Vite, très vite, la machine du succès se met en route : des millions de vues sur Youtube, un disque d’or, un premier album Queen, une émission de télé-réalité Eva dans son mood, le million de followers sur Instagram, un second album Feed, une tournée dans toute la France, une succession de Zéniths, le troisième album un an plus tard Hapiness, une participation à Danse avec les Stars, un sacre au NRJ Music Awards, une tournée, encore… Et puis plus rien. Eva est fatiguée. Dans ce tourbillon de promos et de studios, la queen ne sait plus vraiment qui elle ni où elle va. L’étau de plus en plus serré du marketing qui se referme autour d’elle et le poids de la notoriété aussi qui l’éloigne quelque peu de qui elle est, vont faire sortir l’artiste des radars.

La métamorphose d’EVA

Ce qu’elle chante comme des « mois sans soleil » dans son dernier album, c’est cette période durant laquelle Eva Garnier ne sait plus vraiment qui elle est, ni l’artiste qu’elle veut continuer d’être. Plus vraiment la gamine de Mood, Eva veut gagner en légitimité dans sa musique et dans sa direction artistique. C’est là que Damso entre en scène. Le rappeur Belge va aider la jeune chanteuse à trouver sa voie et à casser l’image de « princesse » qui lui colle à la peau. Damso l’aide à vraiment embrasser la queen qui est en elle. Une nouvelle page de sa vie qui mue l’artiste en Eva tout court et qui donne naissance à Page Blanche, son quatrième album sorti en mai dernier. Treize titres qui sont presque tout autant de tubes passant du déjà surstreamé Bottega au délicieusement entêtant Memories, la bande-son de toutes les bandes de meufs en voiture cet été. Sans oublier Du Feu, son duo avec Damso dans laquelle l’artiste montre toute la palette de son talent et nous fait découvrir cette voix cristalline qui ne demandait qu’à être vraiment entendue. Un album maîtrisé qui semble être plus fidèle que jamais à qui elle est : une cheffe, une vraie.

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