Alors c’est quoi l’autotune ?
Dans les années 2000 déboule l’Autotune, un logiciel correcteur de hauteur sonore qui va complètement révolutionner le monde du rap. Adulé par les uns et snobé par les autres, ce « photoshop » du son va créer une vraie scission entre les puristes et la nouvelle vague du rap game. Aujourd’hui complètement rentré dans les mœurs et les studios, Le Flow vous raconte l’histoire de ce petit outil devenu une grande star.
Un outil révolutionnaire
L’autotune a vu le jour en 1996 et a pour père l’ingénieur américain Andy Hildebrand. Ce dernier, communément nommé « Docteur Andy », était sismologue et spécialiste en ondes acoustiques. L’histoire raconte qu’une amie l’aurait mis au défi d’inventer une machine capable de corriger les fausses notes. Initialement l’autotune est donc un logiciel dont la fonction principale est de corriger la voix et, de facto, de permettre aux artistes de chanter juste. Son procédé ? Il analyse la fréquence de la voix humaine pour l’aligner à une gamme de notes prédéfinie. Véritable couteau-suisse pour les ingénieurs du son, les auteurs-compositeurs et évidemment les chanteurs, l’autotune ne doit cependant pas être confondue avec le vocoder qui, lui, mélange la voix avec un instrument.
Une star du rap
La toute première artiste à populariser l’outil est loin d’être une star du rap mais plutôt une icône de la pop. C’est Cher qui va être la première à se servir de l’autotune dans « Believe » qui avec ses sonorités presque métalliques va devenir un véritable succès planétaire. Dans le rap, c’est T-Pain qui va démocratiser l’outil auprès de ses pairs. I’m Sprung, Bartender ou encore Up Down, presque tous les tubes du rappeur stars des années 2000 sont passés par l’autotune. Outre-Atlantique il faudra attendre un certain Booba pour que l’autotune se démocratise. En 2008, dans son album « 0.9 », Le Duc de Boulogne se sert ainsi allégrement du correcteur sonore et bien que l’opus rencontre un succès mitigé, il a le mérite de démocratiser la fonction de l’autotune dans les studios.
Décrié mais jamais débarqué
Si Jay-Z annonçait sa mort en 2009 dans le titre D.O.A (Death of Auto-Tune), la boîte à justesse est pourtant encore bien présente dans la scène rap actuelle. En France, notamment, le duo PNL et le marseillais JUL sont passés par là et ont donné à l’outil la légitimé d’un instrument de musique. Si depuis sa sortie dans les années 2000, l’autotune a longtemps été utilisé en cachette et accusé par ses détracteurs de machine à tricher, il semblerait que son destin soit ailleurs. L’outil a permis en effet à de nombreux rappeurs de se décomplexer et de s’assumer en tant que chanteurs. En uniformisant les voix, l’autotune a aussi permis de créer une vraie identité vocale contemporaine, un vrai apport mélodique au rap. Il est devenu en 25 ans, un incontournable pour de nombreux rappeurs qui comme Niro, confessent que « finalement ça passe crème ».
Avec « Alors, c’est quoi » Le Flow décrypte pour vous les grands courants du rap et les codes de la culture urbaine. Pour suivre toute notre actualité c’est juste ici !